Les fleurs de ton jardin

Louis et Christiane sont les «conservateurs» des fleurs et des plantes de  ton jardin
Ainsi, cette année, grâce à eux, des comtes jaunes du jardin des Donades ont fleuri dans le jardin d'Emeline, à Montauban, et dans mon jardin de St Martin. Dans quelques jours fleuriront aussi des vendangeuses.
Le dernier bouquet que je t'ai apporté était un bouquet de comtes jaunes que nous avions cueillis pour toi avec Anna. Nous les avions chipés dans un jardin près de chez Emeline.

Quant au colchique, nous l'avons «cueilli» pour toi, Christian et moi, en balade aux Picos de Europa. Le 7 septembre, une alerte sur mon téléphone me rappelle toujours ton anniversaire, je ne l'ai jamais retirée. Nous étions, quand je l'ai vue, sur le départ pour une balade. Un moment plus tard, au milieu d'un pâturage, nous avons vu deux petits colchiques, discrets. Nous nous sommes dit que tu nous faisais un clin d'oeil.

Françoise

En 2014, une stagiaire psychologue a recueilli des souvenirs du personnel, soignant ou pas, de l'Orée du bois. Elle a imprimé un livret qu'elle a intitulé «Mémoires d'un soignant» et distribué à ceux et celles qui le voulaient.

Je suis tombée sur ce témoignage qui raconte la mort de Maman. Il m'a surprise et émue.
Lorsque j'ai vécu ce moment, j'étais dans un état second, les faits m'ont semblé extraordinaires, j'avais l'impression d'avoir face à moi, non pas 2 personnes distinctes, mais un bloc, une entité qui gérait la situation avec professionnalisme et compétence, avec humanité et sympathie. Une entité qui me portait. Il ne m'est à aucun moment venu à l'idée que la plus jeune de mes collègues, dont c'était le 1er jour de travail à l'Orée, puisse être aussi étonnée et émue que moi. Nous n'en avions jamais reparlé depuis.
A la lecture du livret, j'en ai discuté avec elle, elle dit que c'est un moment qu'elle n'oubliera jamais, qu'elle a été très touchée et n'en parle pas sans avoir la chair de poule.

Je viens de retrouver ce livret, ce témoignage m'émeut toujours autant et je voulais le partager.
Françoise

 

«Un jour, la collègue que je remplace aujourd'hui a eu un discours avec un résident que je n'avais encore jamais entendu.
Madame J était en fin de vie.
Ma collègue s'approcha d'elle et lui dit :
- Allez-y, Madame J, vous pouvez. Votre famille est là, partez, laissez-vous aller.
Madame J a arrêté de respirer dans la seconde.
J'en ai encore des frissons et pensais ne pas être capable d'être aussi aidante. Et puis, oui, j'y arrive. Et j'en remercie encore ma collègue.»

 

 

Je ne me souvenais pas que j'avais récupéré cette boîte à chaussures pleine de courriers, cartes postales, sûrement en 2008, lorsque Maman a déménagé d'une résidence l'autre.
Je l'ai retrouvée ce matin, en rangeant. Nous avions trié ensemble consciencieusement son contenu, une enveloppe par personne, par famille, par catégorie (voisins, amis), marquée au nom de chacun. Il y en a de tous ses enfants, de beaucoup de ses petits-enfants, de ses neveux ou nièces, de Marcelle de Lorraine ...
Et il y a ces 2 cartes postales, écrites par Papa de Colomb Béchar où il était parti travailler quelques semaines ou quelques mois. Pas de date. 1958, 59, 60 ...
Est-ce qu'après ça ils ont été amenés à se séparer une seule fois ... ?

Ce vase vert,

je l'ai toujours vu à la maison. Je ne le trouvais pas très beau, passé de mode, mais il était là, il faisait partie de l'environnement. Il accueillait tous les bouquets, des roses comme sur la photo avec Philippe et Maïco, les gros bouquets de seringat et boules de neige de la fête des mères. J'y revois particulièrement de gros bouquets de lilas odorants.  
Maman  me l'a donné il y a quelques années alors que je lui portais un bouquet et lui demandais dans quel vase elle voulait le mettre. Elle en avait 2.  Elle a voulu mettre les fleurs dans le vase qui lui avait été offert par la résidence et m'a demandé d'emporter celui-là : "Il est vieux, c'est un souvenir, c'est La Grande Mamée qui me l'avait offert pour ma première fête des mères".
Plus tard, on en a reparlé et elle ne se souvenait plus.
Je le garde précieusement, je ne le trouve plus moche, je dois le voir avec d'autres yeux, et je l'aime particulièrement avec un bouquet de lilas.