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Rue d'Auriac

Le 19/12/2013

la maison où est née Juliette (aujourd’hui)
la maison où est née Juliette (aujourd’hui) 

Juliette, Anne, Marie Houlés est née à Rieux-Volvestre, rue d’Auriac, le 7 septembre 1916.

La première guerre mondiale, celle qu’on appelle la « Grande Guerre », est en train de faire du Nord et de l’Est de la France un champ de ruines et des millions de morts issus de toutes les régions, les départements, les communes. Dans chaque village, un monument aux morts nous renvoie à ce triste souvenir.

Répondant à une enquête d’une élève de 3e B du Collège Stella Blandy de Montesquieu, en vue de la réalisation d’une exposition et d’un fascicule sur le vaste sujet de cet événement funeste et majeur de notre XXe siècle, voici ce que disait Juliette, le 30 septembre 2004, à propos de son père, facteur à Rieux :

« Mon père, Alphonse Houles, est né au printemps 1881. Avant de partir à la guerre, il était facteur. Pendant cette première guerre, les échanges de courriers se sont multipliés. Pour transporter, ces cartes et colis qui voyageaient entre familles et soldats, il était nécessaire d’employer beaucoup de personnes. Ces correspondances jouaient un rôle important pour que les familles restées à l’arrière gardent le moral et ne se révoltent pas. C’est pour cette raison que mon père n’a été mobilisé qu’en 1916. »

Christian

 

Comme un ruisseau

Le 14/12/2013

 

Maman, certains te disent Madame Rousse, d’autre, plus proches, Juliette ou même Juju ; pour tes nombreux petits enfants tu es Bonne-Maman, pour les arrières petits enfants aussi. Pour Pierrot, Andrée, Jean-Claude, Jacques, Françoise et moi, c’est Maman.

L’été dernier, j’ai participé à un jeu ou l’on devait faire un dessin pour représenter chacun de ses parents. Pas un portrait, non, une représentation. Pour toi, j’ai dessiné un ruisseau, un ruisseau clair, scintillant à travers les prairies.

Sur le moment, je ne m’était pas posé la question de ce choix. Mais ces jours-ci, j’y ai repensé.

Le ruisseau, pour cheminer à travers la montagne, doit se frayer un chemin parmi les pires difficultés du terrain, sans que l’on s’en rende compte, en toute discrétion.

Comme toi, pour cheminer dans la vie et élever tes six enfants, et pour soigner Papa quand il a été si malade au milieu de sa vie ou, à la fin, quand le tabac a fini par gagner le combat contre lui.

Le ruisseau, prends les rochers rugueux et les fait rouler dans ses flots jusqu’à en faire des galets bien lisses.

Tu as toujours fait en sorte d’arrondir les angles de la vie pour tes proches, de les aider à surmonter leurs difficultés ou leurs peines.

Le ruisseau, dans son périple, accepte les apports des affluents tout au long de son cours.

Toi, tu as accueilli de bon cœur les changements de conjoints de l’un ou des autres de tes enfants ou petits enfants ; et tu as aimé leurs enfants à l’égal de tes propres petits enfants.

Le ruisseau, sans que l’on s’en rende compte, en toute discrétion, laisse une empreinte sur son passage, en enrichissant les plaines qu’il traverse, en nourrissant et en abreuvant la végétation, les animaux et les hommes.

L’amour, la tendresse, l’amitié, et ta détermination tranquille, sont les empreintes que tu nous laisses, indélébiles.

Le ruisseau scintille et lance de petits éclairs en jouant avec le soleil ou la lune.

Le scintillement de tes yeux malicieux nous a accompagnées, souvent avec une pointe d’humour.

Comme le ruisseau, devenu rivière puis fleuve, va se perdre dans l’immensité des océans, tu es parti te perdre dans l’immensité du néant, mais les traces que tu as laissées ne s’effaceront jamais, elles m’aident à vivre, elles nous aident à vivre.

Merci pour tout !

Louis

 

À ma mère

Le 14/12/2013

 

 Il a fallu que j’arrive à la cinquantaine pour apprendre que j’avais été, le jour de ma naissance ton « étoile de Bethléem ». J’ai compris (appris) ce jour-là que tu avais failli mourir en me mettant au monde.

Ces dernières années j’étais devenue, c’est toi qui le disais, ton « petit grillon », celui qui veille discrètement dans les maisons, la conscience, Jimmy le criquet.

Ces derniers mois, tu nous as fait l’immense cadeau de ta sérénité, peut-être était-ce aussi de la résignation, face à la fatalité, face à la fin de ta vie.

Cette faculté que tu avais à t’adapter à toutes les situations, à prendre toujours les choses comme elles venaient, du bon côté, à voir le verre à moitié plein, Louis l’a exprimé avec une extrême justesse lorsqu’il t’a représentée comme un ruisseau.

Ces dernières semaines, ces derniers jours, j’aurais aimé rester pour toi la petite étoile et te guider doucement jusqu’au bout du tunnel. Je ne sais pas si j’ai réussi. Mon impression est que c’est encore toi qui me guidais, m’accompagnais jusqu’à l’acceptation, jusqu’à la séparation, en chantant, jusqu’à la fin.

Tu resteras ma petite lumière, mon grillon, ma leçon de vie.

Françoise, dimanche 3 novembre 2013

 

Adieu-siatz Juliette

Le 14/12/2013

 

 Malgré la sombre enclume

Qui vous clouait au sol,

À l’instar de Saint-Exupéry

Et de son aérienne plume,

Vous avez pris votre envol

Vers les limbes de l’infini.

Et, comme on dit aux marins

En partance, au petit matin :

Bon vent !

Qu’un amical et bienveillant zéphyr

Gonfle les voiles et tende la toile !

Qu’il vous porte au firmament !

Jusqu’au zénith, en partant du nadir.

Au passage, pour vos nombreux enfants,

Pour nous tous ici-bas, saluez les étoiles.

Adieu-siatz, Bonne Maman.

 

Et, si un soir, de notre seuil

Notre regard portant vers le haut

Dans l’immensité de la nuit céleste

Nos voyons scintiller un astre nouveau

Sourions-lui, c’est Juliette,

Elle nous lance un clin d’œil.

Christian
 

 

Juliette chantait, écoutez...

Le 01/01/2014

Lorsqu’elle était seule dans sa chambre, Maman chantait souvent. Les derniers mois, elle préférait que sa porte reste ouverte, ça la rassurait. Quand elle chantait, tout le couloir en profitait. Bien qu’elle chante archi faux, le personnel, surpris au début, appréciait beaucoup, ça changeait des plaintes ou des cris d’autres résidents.
J’ai eu l’occasion de l’enregistrer un après-midi de novembre 2012 alors qu’elle poussait la chansonnette, que je ne connaissais pas, mais comme elle le dit si bien : « elle est vieille cette chanson, c’est pas une chanson moderne », et … je l’ai trouvée sur internet : « Ce qu’on appelle aimer » d’Edmond Rat, coiffeur à Châtellerault :
 
Ce qu’on appelle aimer

Sous un regard de deux grands yeux
Etre ému jusqu’au fond de l’âme
Par un charme mystérieux
Etre attiré vers une femme
Doucement se laisser charmer
Ne rien aimer que ce qu’elle aime
Et sentir son cœur se fermer
A ce qui n’est pas elle-même.

Refrain
Si c’est là ce qu’on appelle aimer
Et bien oui j’aime, j’aime, j’aime
Et suis heureux d’aimer.
 
Elle m’a alors expliqué que lorsqu’elles étaient jeunes et qu’il y avait la fête à Saint-Agne, Marie-Louise et Germaine se plaçaient tout près de l’orchestre pour apprendre les chansons, qu’elles apprenaient ensuite à Louise et Juliette.
Les dernières semaines de sa vie, elle chantait toujours. Le plus souvent, c’était « Perrine était servante chez Mr le curé » ou « l’Ave Maria », celui qu’on chante à Rieux, au 15 août pour la procession à la Vierge du pont d’Auriac. Alors, souvent, les derniers jours, je chantais avec elle, ces chansons-là ou d’autres …
Elle a toujours chanté pour nous, toujours faux mais je ne m’en rendais pas compte et bizarrement, je les entendais et les chantais justes.
Françoise

 

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